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Licenciement : est-il possible de réaliser l’entretien préalable à distance ?

Est-il possible prévoir un entretien préalable au licenciement à distance pour respecter les mesures sanitaires ?

La réponse est incertaine en l’absence de position de la Cour de cassation sur la question* et les Cours d’appel restent divisées sur la tenue d’un entretien préalable en visio-conférence :

  • Cour d’appel de Versailles : l’entretien préalable au licenciement en visio-conférence est régulier dès lors que (i) des circonstances exceptionnelles le justifient (expatriation) et (ii) les droits du salarié sont respectés (durée de l’entretien prise en compte) (arrêt du 4 juin 2020 n°17/04940)
  • Cour d’appel de Rennes : le recours à la visio-conférence est admis seulement avec l’accord des deux parties (arrêt du 11 mai 2016 n°14/08483) 
  • Cour d’appel de Grenoble : les dispositions du Code du travail ne comportent aucune  dérogation au principe d’une rencontre physique. Les magistrats constatent par ailleurs que l’employeur ne justifie pas d’un éventuel accord du salarié à cette procédure (arrêt du 7 janvier 2020 n°17/02442) 
  • Cour administrative d’appel de Bordeaux : le recours à la visio-conférence serait possible en cas de force majeure, laquelle est très rarement retenue aujourd’hui (arrêt du 18 décembre 2017 n°16BX00818)

Concernant la tenue d’un entretien préalable au licenciement par téléphone, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence a rappelé que cette modalité n’est pas autorisée par la loi ni validée par la jurisprudence (arrêt du 14 février 2020 n°17/10274).

D’autres Cours d’appel ont admis la régularité d’un entretien préalable par téléphone (rupture conventionnelle : Cour d’appel de Nancy 4 novembre 2015 n°14/03004 -licenciement : Cour d’appel de Reims 11 septembre 1996 n°94-2532). 

Quel est le risque de mener un entretien non physique ? Le non-respect de l’entretien préalable constitue une irrégularité de procédure mais n’a pas pour effet de priver la rupture de cause réelle et sérieuse (versement d’une indemnisation au salarié).

Les prochains arrêts sur le sujet sont attendus avec impatience !

* La Cour de cassation a considéré qu’une conversation téléphonique ne saurait remplacer l’entretien préalable dans un arrêt datant du 14 novembre 1991 et semble encore écarter la possibilité d’organiser un entretien préalable à distance…

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Élections professionnelles

Les demandes d’activité partielle ont mis à jour des situations d’irrégularité en matière d’élections professionnelles. Les chefs d’entreprises ont pris conscience des impacts du non-respect de la mise en place du Comité social et économique (CSE).

Pour rappel, l’ensemble des entreprises d’au moins 11 salariés devait organiser des élections professionnelles avant le 31 décembre 2019 pour mettre en place leur CSE. 

Les processus électoraux ont été suspendus avec les mesures sanitaires. L’ordonnance du 13 mai 2020 précise le calendrier de reprise des élections professionnelles :

– les élections engagées avant le 3 avril 2020 sont suspendues jusqu’au 31 août 2020 ;  

– les élections mettant en place le CSE doivent débuter entre le 24 mai et le 31 août 2020 inclus. Ce délai vise les entreprises en retard dans la mise en place du CSE.

Haude NEDELEC, Avocat en droit du travail, et Sarah BRAMI, Responsable Ressources Humaines externalisée https://www.heureuxlesfeles.fr/ , proposent de vous accompagner : Haude vous guidera sur les aspects juridiques avec l’impact des mesures sanitaires et Sarah assurera au sein de votre entreprise l’organisation des élections (bulletin de vote, organisation, campagne électorale, communication, etc.).

Faire appel à notre binôme permet de déléguer ce processus contraignant et fastidieux pour les entreprises. Vous aurez ainsi l’assurance du respect des dispositions légales tout en bénéficiant d’un accompagnement sur-mesure adapté au contexte actuel et à la culture de votre entreprise.

A votre disposition pour échanger sur l’accompagnement qu’il vous faut !